BIO | Yoann / Freeing

Yoann Sarrat est un artiste né en 1989 à Tremblay-en-France (93). Il commence à pratiquer le breakdance à l’âge de 14 ans puis découvre et s’initie, plus tard, à la danse contemporaine et au butô par le biais de stages et ateliers. Après l’obtention d’un master en littérature française, il consacre une thèse, soutenue en 2017, à l’œuvre de Pierre Guyotat et aux spectacles créés à partir de celle-ci, à l’Université Clermont Auvergne et sous la direction de Philippe Mesnard. Sa thèse reçoit le prix de la Fondation Clermont Auvergne en 2018. Il rédige plusieurs articles sur les travaux de Pierre Guyotat - qu'il rencontre et avec lequel il se lie d'amitié - mais aussi sur divers sujets liés à la Seconde Guerre mondiale (notamment dans les revues Témoigner, entre histoire et mémoire et Mémoires en jeu). Lors de la rédaction de cette thèse, il rencontre la chorégraphe Tal Beit Halachmi et intègre sa compagnie Talita Koumi (Tours) le temps du spectacle Progénitures III impulsé par le texte de Guyotat, il y incarne un lecteur-conférencier et danseur.

En 2016, il fonde la compagnie FREEING (associée pendant un temps au collectif ZOOOOM gérant le Pôle Chorégraphique La Diode puis au collectif Etc...Art gérant l’Espace du Bien Assis) avec Thieng Nguyen avec lequel il monte la pièce chorégraphique et évolutive FE3LS tout en proposant régulièrement des improvisations et performances in situ, ils performent notamment avec le peintre JC Vaultman et dans les vidéos et documentaires de SAK Films. Par ailleurs, ils remportent ensemble plusieurs compétitions de breakdance et des concours chorégraphiques. Entre 2017 et 2019, il évolue en tant qu’interprète dans plusieurs compagnies de danse hip hop et contemporaine : E-Go (Niort), Daruma, Nomade (Clermont-Ferrand) et travaille avec des artistes issus d’horizons divers comme Marie Takahashi (alto solo baroque) pour des pièces improvisées et le pianiste Gilles Audebert pour le spectacle Simul et singulis autour de la vie et des sonates de Domenico Scarlatti (le spectacle est présenté dans son intégralité dans un centre pénitentiaire en 2023), tout en montant des pièces ou performances avec des tatoueurs.ses, plasticien.es, compositeurs.ices (il crée À la cendre avec Dezeffe en 2023), VJ, lectrices. En 2022, il monte le spectacle Double Obèle avec Combinaison (guitare et loopstation) et Maria Let (rétroprojection live). En 2024, il performe avec la musicienne japonaise Fuji-Yuki lors de sa tournée française. Il tourne également en tant qu’interprète dans plusieurs clips et vidéos (pour Stupeflip, Prudence HGL, François Rousseau…).

En 2014, il rencontre le compositeur de musique expérimentale Frédéric Acquaviva auquel il consacre un livre paru en 2021 aux éditions AL Dante : Phonosophie et corporalité compositionnelle : l’art sonore de Frédéric Acquaviva. Frédéric Acquaviva l’invite par ailleurs à performer à plusieurs reprises dans sa pièce Musique Athlétique (2014) et dans son artist’s space à Berlin : La Plaque Tournante. En 2017, il codirige la revue Remugle avec Caroline Crépiat. En 2018, Yoann Sarrat crée et dirige la revue FREEING [Our Bodies] qui compte aujourd’hui 15 numéros consacrés à divers sujets liés au corps (« états de corps », « cannibalisme et incorporation ») ou à des artistes rencontré.es et apprécié.es (Frédéric Acquaviva, Jean-François Bory, Yasmine Blum, Broutin, Mathias Richard) et réalise une trentaine d’entretiens avec des artistes de tous horizons. Par le biais de la revue, Yoann Sarrat est nominé au prix Bernard Heidsieck du Centre Pompidou en 2021. De plus, il codirige plusieurs numéros de la revue 591 de Jean-François Bory, dont un est consacré à la performance sous diverses formes. En parallèle, il publie un grand nombre de textes de fictions, poèmes, partitions de performances et articles dans des revues et ouvrages collectifs (Remugle, Violences, Dissonances, Les Chantiers de la Création, La Peaulogie, L’Invisible, Pierre Guyotat – Classiques Garnier, GoreZine, La Veille, DOC(K)S, Le Bout des Bordes, 591, Attaques, D-Fiction, TK-21) ainsi qu’un recueil de ses textes : Caisson de destruction sensorielle volume # 1 en 2022 et un livre : Mon Livre, en 2023, aux éditions Les Presses du réel ; la même année, il participe à l’ouvrage collectif Mut.1.3 paru aux éditions Caméras Animales. En 2024, il publie un essai nommé Jean-François Bory, Kathy Acker ou l’invention de « textemondes ». En 2025 paraît l'ouvrage Zone expérimentale de mon corps (Experimental Part Of My Body) aux Presses du réel / Collection 591.

En 2019, Yoann Sarrat démarre un projet globalisant et transdisciplinaire qu’il nomme « Histoire(s) du corps (HDC) » et monte plusieurs pièces chorégraphiques, textuelles et performatives dans ce cadre et à la suite d’une résidence inaugurale au Bac à Sable (Lyon), qui aboutira aux pièces HDC.20 (avec Luna Baruta, autrice, lectrice et musicienne), HDC.23 (avec la comédienne Anne Gouineau lisant le texte) et HDC.24 en solo ; un nouveau spectacle nommé HDC.25.Orph3e est en préparation pour 2025-2026 ; il édite plusieurs « carnets de travail » (8 numéros) ainsi que des livres d’artiste, CD, multiples, affiches, œuvres plastiques, fanzines, vidéos-performances. Il participe à plusieurs expositions à Lille, Clermont-Ferrand, Lyon, Marseille, Perpignan, Londres, Moscou (Francothèque) et Paris (notamment à « Poésie infra-visuelle » à la Galerie Satellite en 2025 où il présente un « corpus dermographique » impliquant des œuvres plastiques et performances autour de la pratique du tatouage textuel et ce qu’il nomme la « Poésie dermographique »).

Par ailleurs, Yoann Sarrat organise régulièrement des événements universitaires ou culturels (spectacles, performances, soirées, projections, expositions) dans des lieux alternatifs (ZAOUM, Fotomat’, Espace du Bien Assis) ou des galeries et librairies (Galerie Satellite, Librairie du Théâtre du Rond-Point) à Clermont-Ferrand et Paris.

Depuis 2012, Yoann Sarrat anime divers ateliers en danse (hip hop, contemporaine, éveil corporel) à destination de tous types de publics (enfants, adolescents, personnes âgées, personnes en situations de handicap) dans des écoles, lycées, universités, IME, Adapei, EHPAD, SEGPA, centres de loisirs, associations, écoles de danse, Institut de Travail Social de la Région Auvergne, École Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand, Centre Local d’Information et de Coordination Gérontologique, CCAS, école municipale de danse de Billom…en privilégiant une approche oscillant entre théorie et pratique où le/la participant.e évolue à son rythme en découvrant progressivement sa créativité et en développant son imaginaire autour du corps et ses possibilités. En 2023-2024, il participe à divers projets avec la compagnie La TraverScène dont le laboratoire en plusieurs étapes « Avoir Lieu » (Clermont-Ferrand et Poitiers), aboutissant aux restitutions PUBLICS ?, à une performance interactive (le public rédigeant des partitions chorégraphiques en direct sur Framapad selon plusieurs combinatoires pour les danseur.euses) avec Anne Gouineau et Clotilde Amprimoz, et à Diagnostic de l’angoisse (avec Grégoire Delanos, photographe et plasticien, Maxime Orts, artiste sonore, Anne de Béarn, plasticienne et artiste sonore et Julien Daillère) au Lieu Multiple à Poitiers ; ainsi que « Comb’Images », projet mêlant danse et théâtre par le biais d’ateliers menés dans plusieurs villes des Combrailles et visant à la création d’un spectacle co-créé avec le comédien et metteur en scène Julien Daillère. Parallèlement, il obtient une résidence de territoire avec Julie Siboni (vidéaste) et Anne Fontaimpe (designer textile) dans trois communes de l’Allier et monte le spectacle En Surimpression présenté au château de Chareil-Cintrat. Il anime également des ateliers pluridisciplinaires avec le collectif ZAOUM dans le Foyer d’Accueil Médicalisé de Saint-Germain-Lembron dans le cadre duquel il réalise une vidéo.

Yoann Sarrat enseigne le français et la littérature en école préparatoire (depuis 2019) et diverses disciplines (Histoire de la danse, Analyse d’œuvre, Artistes et sociétés, Théorie et pratique des arts, Théâtre antique / Transpositions contemporaines) en licence Arts du spectacle (depuis 2021) à l’Université Clermont Auvergne, il organise dans ce cadre divers événements avec les étudiant.es. Il est également responsable du secteur « danse et cirque » du Service Université Culture depuis 2023.
Yoann Sarrat a présenté ses pièces et performances dans plusieurs villes en France (Paris, Clermont, Tours, Poitiers, Caen, Toulon, Barjols, Marseille, Auray, Lyon, Aurillac, Saint-Étienne, Montpellier, La Ciotat, Le Mans…) ainsi qu’à Londres (Outsider Galery) et Berlin (à La Plaque Tournante, au Japanisch-Deutsches Zentrum Berlin pour une performance avec la plasticienne Akane Kimbara et la musicienne Marie Takahashi ; et, en 2019, au Soundance Festival avec Marie Takahashi et Thieng Nguyen) et est régulièrement invité pour des événements et festivals liés à la poésie ou à la danse.

En 2025, Yoann Sarrat démarre un projet de recherche, "Les dessins de Pierre Guyotat, un répertoire organique de figures et de scènes", au Centre Pompidou (Bibliothèque Kandinsky), soutenu par l'EUR ArTeC.

TRAVAUX INDIVIDUELS (sélection) :

Livres :

- Phonosophie et corporalité compositionnelle, l'art sonore de Frédéric Acquaviva, Al Dante, 2021, essai

- Caisson de destruction sensorielle volume 1 : ongles, peaux, poubelles, 2022, Les Presses du réel / Patrick Fréchet éditeur, 2022, recueil

- Mut.1.3, collectif, Caméras animales, 2023, recueil

- Mon Livre, Les Presses du réel, 2023

- Zone Expérimentale de Mon Corps, Les Presses du réel, 2025, recueil

- Histoire(s) du corps, Carnets de travail (8 à ce jour), 2020-

En préparation :

- HDC.24 suivi de HDC.25

- Mon Livre volume 2

Pièces chorégraphico-textuelles :